Séminaire

L’Île-de-France à l’horizon 2050 : de la saturation à la frugalité

20 juillet 2018

Fragmentation des espaces, pollutions, chaleur, pesticides, uniformisation des paysages, imperméabilisation, raréfaction des insectes…. En une dizaine d’années, l’Île-de-France a perdu 21 % de ses oiseaux et 8 % de ses espèces de papillons. Selon l’Agence régionale de la biodiversité en Île-de-France, les zones agricoles enregistrent 30 % d’oiseaux en moins entre 2002 et 2014, et une diversité de plantes et de papillons en recul de 20 % et 18 %. Face à ce constat, que faire pour retrouver une Île-de-France vivante et sauvage ? Comment saisir l’importance de changer notre rapport à la biodiversité et nos pratiques, tant au niveau privé qu’au niveau des politiques publiques ? Alors que les démarches de transition écologiques émergent dans plusieurs cercles, elles restent silencieuses face à l’économie « mainstream » et quand elles aboutissent, elles se focalisent bien souvent sur les aspects énergétiques, laissant souvent de côté la question du vivant, de la biodiversité. Pour autant du côté des villes et des citoyens, le rapport à la nature se reconstruit un peu par quelques initiatives encourageantes, comme la végétalisation de l’espace public, l’agriculture urbaine, voire la désimperméabilisation des sols. Au sein des collectivités, la prise en compte du vivant devient plus systématique dans la gestion des espaces ou encore l’aménagement. La nature en ville est d’un intérêt vital pour notre cadre de vie, notre santé et en réponse au changement climatique. L’adaptation de nos sociétés au changement climatique ne peut pas se contenter de solutions techniques, illusoires à long terme, mais s'intéresser aux propositions basées sur la préservation, la reconquête et la gestion soutenable de la biodiversité. Au-delà de l’intérêt écologique, les solutions inspirées de la nature sont dans la plupart des cas moins onéreuses que les solutions « grises » avec des co-bénéfices bien plus utiles à la collectivité. Cela suffira-t-il ? Dans une région où près de 20% de la population française occupe seulement 2% du territoire, que pourrait être une Île-de-France frugale, laissant la place aux dynamiques de la nature et à nos sociétés qui la respectent ?


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